NAPALM MONK
Esprit considéra avec attention le jeune blanc-bec qui venait de s’asseoir (sans son autorisation, au choix : une preuve de courage ou de connerie pure) à sa table dans ce rade miteux nommé « The Last Drink Hope » ou « Last Drink » pour les clients réguliers parce que l’espoir en ces temps troublés était encore plus rare à dégotter qu’une tasse d’eau de source pure. Il n’arrivait toujours pas à croire ce que ses oreilles avaient entendu et la soirée lui réservait visiblement quelques suprises. Tirant un « cigare artisanal de fabrication perso » qui devait contenir tout sauf du tabac, il gratta une allumette contre le pied métallique de sa chaise, tira une taffe et exhala un nuage de fumée au parfum… indéfinissable mais âcre.
« Tu veux bien me répéter ce que tu viens de dire gamin ? J’crois qu’j’ai mal entendu… »
« J’ai dit : vous ne sauriez pas où je peux trouver le mec qui se fait appeler Napalm Monk ? J’aimerais bien lui proposer de bosser avec lui... S’il vous plait… Monsieur. »
Le « Monsieur » déclencha immédiatement une vague de rires gras parmi la clientèle actuelle du Last Drink Hope… Vite réduite au silence quand Esprit jeta un regard interrogateur à l’assistance. Esprit, comme tout le monde dans le coin, n’était pas un type recommandable ni un enfant de chœur… Mais en ce moment, tout le monde savait qu’il montait un gros coup même si personne ne savait quoi, quand ni comment… Mais avec qui, là en revanche, tout le monde le savait : une vaste troupe mêlant tous les plus immondes salopards, les plus belles têtes brûlées, les types les plus violents et les plus louches possibles. Et il ne regardait pas spécialement à la pureté du genre humain de ses « futurs associés ». Mieux valait donc ne pas trop se foutre de sa gueule ouvertement et c’est pourquoi tout le monde s’était soudain absorbé par le contenu de son verre. Sauf le Vieux Jervis. Mais le Vieux Jervis avait une excuse : à 70 ans (enfin c’est l’âge qu’il disait tout le temps avoir… depuis au moins une dizaine d’années) il était complètement aveugle des suites d’un raid dans un coin irradié et il rigolait tout seul à n’importe quelle occasion. Le Vieux Jervis, on le laissait tranquille et Esprit obéissait à la règle tacite.
« Tu… T’entends quoi exactement par bosser avec Napalm Monk, gamin ? » repartit Esprit en se sentant de plus en plus dubitatif sur la capacité de raisonner de son jeune interlocuteur.
« Ben, entrer dans sa bande quoi ; faire équipe avec lui, pour faire du bizness’ tout ça quoi » répondit le gamin avec une pointe d’effronterie.
Esprit failli en laisser tomber son cigare. Complètement inconscient pensa t’il. Finalement il n’est pas courageux. Tout simplement crétin.
Esprit fixa une nouvelle fois son interlocuteur et se dit que, décidément, ce garçon n’était vraiment pas net. Les client du Last Drink avaient d’abord entendu le bruit d’un gros moteur de voiture trafiqué en provenance de l’extérieur (un peu comme ceux des esclavagistes) et par acquis de conscience autant que par précaution, plusieurs mains s’étaient plus ou moins discrètement rapprochées de manches et crosses d’armes divers et variés. Quand la porte s’était ouverte, tout le monde avait été ébahi de voire un freluquet d’une vingtaine d’années tout au plus, maigre, quasiment pas de poil au menton, s’avancer en claudiquant (sa jambe droite enserrée dans une sorte de harnais de métal) jusqu’au bar pour demander un tord-boyaux… Puis, muni de son verre, le gosse avait fait un tour de salle du regard, semblant manifestement ignorer tous ceux de l’assemblée posés sur lui et dès qu’il l’avait vu il s’était résolument avancé vers sa table… Avant de s’y asseoir sans embage.
Depuis que le bruit avait couru qu’Esprit recrutait au Last Drink pour un gros coup, il avait vu défiler toutes sortes de profils : des mecs intéressants, des faux-jetons qui voulaient grappiller des miettes, des nanas qui donnaient dans l’affection négociable pour de la protection ponctuelle plus ou moins longue ou des trucs de valeur comme de l’eau de source ou une cuisse de chat, un morceau de sucre ou une bouchée de vrai vautour non irradié… Il y avait aussi tous les canards boiteux qui voulaient en être malgré le fait qu’ils ne pouvaient plus marcher/voir/tirer et l’habituel cortège de pleureuses qui ont « désespérément besoin d’un job pour nourrir une hypothétique famille demeurée dans une hypothétique terre lointaine »… Esprit avait eu l’impression ces dernières semaines d’être le responsable administratif de l’Enfer et du Purgatoire réunis… Mais la sélection avait été sévère et impitoyable (au propre comme au figuré d’ailleurs pour ceux qui ne voulaient pas ce contenter d’un refus appuyé par une baffe dans la gueule).
Ce gamin, en revanche, c’était la nouveauté : il ne voulait pas bosser avec lui (tant mieux ça lui évitait de refuser tout net), n’avait pas spécialement conscience du lieu dangereux dans lequel il se trouvait (sans parler de la population locale) et il cherchait visiblement à se foutre dans des ennuis encore plus gros que ceux dans lesquels il était déjà à en juger par des regards de plus en plus insistants que lui jetait un petit groupe de New Hell’s Angels.
« Gamin, qu’est ce que tu sais exactement de Napalm Monk ? » interrogea Esprit.
« Ben je suis au courant de sa réputation : le mec est un vrai dur et il n’a peur de rien. Tout le monde le respecte tout ça… » répondit le jeune homme avec une nouvelle pointe d’effronterie dans la voix.
En temps normal, en pareil cas, Esprit ne se serait pas spécialement cassé la tête avec un mioche qui voulait jouer au dur avec lui : il lui aurait envoyé son poing dans les dents sans sommation avant de lui faire les poches au cas où… Mais pour une raison qui lui échappait, il se sentit obligé de mettre le bleu au parfum.
« Ouais donc autrement dit tu ne sais rien de Napalm Monk. Alors tu vas bien ouvrir tes oreilles et fermer ton clapet parce que je vais te dire à peu près qui est Napalm Monk… Mais avant ça, les longues discussions, ça donne soif et mon verre d’eau est vide. Non, pas de tord-boyau gamin : si tu n’arrives pas à reconnaitre le goût de la pisse de coyote, tu ne vivras pas vieux m’est avis… Je veux un grand verre d’eau de source ».
Le gamin héla le barman pour qu’il apporte la commande d’Esprit (mais d’où sortait il donc ce mioche ?! Il se croyait dans les restaurants rupins comme dans les vieux films des années 2000 ou quoi ?!)… Qui lui répondit par un doigt d’honneur comme de juste. Sous les rires des autres clients, le gamin alla chercher en claudiquant le verre d’eau et revint s’asseoir à table.
Après avoir vérifié d’une petite gorgée que l’eau n’était pas coupée, Esprit entama son récit.
« Gamin, première chose que tu dois savoir sur Napalm Monk, c’est qu’il est complètement taré et totalement imprévisible. C’est pas juste une façon de parler c’est la pure vérité. En général, personne ne cherche Napalm Monk de peur de le trouver… De mauvaise humeur. Car s’il y a bien une chose que tout le monde sait par ici, c’est qu’il s’excite pour un rien et qu’il accumule les dommages collatéraux en hurlant sans vraiment se soucier des conséquences. Ca et son utilisation intensive du napalm. Là aussi, tout le monde sait qu’il a une très nette prédilection pour l’utilisation massive du napalm partout où il passe, quelque soit son humeur… Tu vois les grosses traces noires là au centre de la pièce et tout autour de la porte d’entrée ? C’est lui qui s’est pointé il y a quelques jours pour me demander du boulot… Et ce connard n’a rien trouvé de mieux que de cramer la porte avant d’entrer !!
On ne sait pas où il trouve ou stocke son napalm. Certains, nombreux, ont déjà tenté le coup et manifestement ils ont dû trouver la réponse… Un tantinet brûlante si tu vois ce que je veux dire. Quoiqu’il en soit il semble qu’il possède une réserve apparemment inépuisable.
Une autre info paradoxale (de toute façon Napalm Monk est un paradoxe à lui tout seul !) est qu’il nourri un très vif intérêt pour tout ce qui touche au pays autrefois dénommé « Japon ».
« Ah ouais j’en ai entendu parler » interrompit le gamin : « parait que les habitants étaient des jaunes dont les femmes se peignaient le visage en blanc et qu’ils prenaient comme symbole des fleurs !! Le truc minable quoi, et donc Napal… » il n’eut pas le temps de finir sa phrase car Esprit, d’un geste vif, avait tendu le bras par-dessus la table, avait saisi la tignasse du mioche pour lui plaquer violemment la tronche sur la table (faisant voler au passage les verres).
« Il me semble pourtant bien t’avoir dit de fermer ta gueule pendant que je parlais non ?! » aboya Esprit.
« … »
« C’est bien ça » reprit il d’une voix plus posée. « Ah, dans ta maladresse, tu as renversé mon verre d’eau et j’ai soif… ».
Une fois que le bleu fut allé chercher de quoi renouveler les consommations, Esprit repris la parole, remarquant au passage que les autres clients lui accordaient une attention toute particulière.
« Pour ta santé, je te conseille d’éviter ce genre de propos en présence de Napalm Monk. C’est exactement le genre de connerie propre à déclencher sa fureur et il te cramera le cuir ainsi que les 20 m² autour (peu lui importera que ce périmètre soit habité ou pas) !! Il vaut mieux être respectueux quand tu parles du Japon en sa présence sinon t’es mort !! Compris ?? »
Sur un signe de tête silencieux de son interlocuteur Esprit reprit :
« Tiens, je vais te raconter une anecdote. Tu connais la bande des Red Samurai ? (un concert de murmures retentit dans le Last Drink). Nan, j’vois qu’tu connais pas, t’es trop jeune pour ça… Mais on dirait que vous autres, ça vous parle, j’ai pas raison ?? » (Des murmures affirmatifs se firent entendre).
Ben tu vois, les Red Samurai, c’était une putain de grosse bande d’esclavagistes. Particulièrement vicieux et violents si ce n’était les pires dans leur genre. Des mecs qui ne reculaient devant rien : si t’avais une ombre de valeur marchande alors ils « te mettaient au travail spécialisé dans les relations humaines ou ils te revendaient » mais si jamais tu semblais inutile ou handicapé (Esprit fixa d’un regard appuyé le harnais de métal du gamin) ben t’avais droit à une séance de formation gratuite de relations humaines assez violentes en thérapie de groupe, si tu vois ce que je veux dire, avant de te prendre une balle dans le cigare. C’était le même tarif que tu sois un homme, une femme, un enfant, jeune ou vieux… Ben Napalm Monk les a tous buté. En une seul soirée. »
« Quoi ?! C’est Napalm Monk qui a massacré les Red Samurai ?! » dit une voix dans l’assistance silencieuse.
« Ouais mais ça, y en a pas beaucoup qui le savent, j’tiens ça d’Ajax, le mercenaire qui vient parfois zoner au Last Drink (lui non plus je ne te conseille pas de t’en approcher, gamin, à moins d’avoir une mission à lui filer et un truc de grande valeur pour le payer d’avance). Il a assisté à toute la scène planqué dans un coin (j’sais pas ce qu’il foutait là et j’lui pas demandé mais je sais qu’il raconte jamais de conneries) :
Il était à proximité du camp des Red Samurai quand il a vu Napalm Monk ramener sa fraise de nulle part.
Les Red se sont tout de suite excités car, quand il ne crame pas les portes comme un gros con, Napalm Monk semble pouvoir se déplacer TRES silencieusement, même avec 50 litres de napalm sur le dos (j’ai jamais compris comment il faisait mais c’est toujours appréciable comme talent). Comme à son habitude, il a ignoré tout le monde qui le mettait en joue pour marcher droit vers le centre du camp et il s’est arrêté là devant un groupe qui semblait constitué des têtes pensantes (si on peut employer cette expression).
Tout le monde savait qui il était (une autre particularité de Napalm Monk est d’arborer sa « marque », un truc rouge dans un cercle blanc, parait que c’est du japonais mais ça spécule à mort quant à la signification et quand il ne l’arbore pas sur ses vêtements ou ses armes, il le laisse en guise de signature ou pour… marquer son territoire) mais y en a quand même un qui a voulu faire le malin :
« T’es qui ? Tu veux quoi ? »
« Je suis Napalm Monk et je veux parler au boss ».
Certains ont dû croire qu’il cherchait du taf ou à faire affaire… ‘fin un truc dans le style quoi, on peut jamais savoir avec lui et là le chef des Red s’est montré : Ajax m’a dit que c’était un putain de salopard de plus de 2 mètres (sûrement un mutant m’est avis) avec une gueule à filer des cauchemars au plus barjo dans cette pièce. Sérieux !
Là le mec lui sort
« C’est moi, tu veux quoi ? »
« Pourquoi vous vous faites appeler « Red Samurai » ? » qu’il répond l’autre !!
Parait qu’il y a eu comme un flottement avant que le chef reprenne :
« Quoi ? Tu t’ramène juste pour ça ? T’en a une grosse paire toi !! » Parait que tout le monde s’est marré (sauf les prisonniers ‘videmment) et ça a du lui plaire parce que le boss lui a fait son petit numéro (il a peut être pensé que, vu que Napalm Monk est un fondu du Japon, il pourrait le faire entrer dans la bande, c’était le moment de lui en mettre plein la vue quoi) comme quoi les samurai c’était des putains de guerriers du Japon qui n’avaient peur de rien, qui ne se préoccupaient que de leur gueule, qu’ils étaient libres toussa et que « Red » c’était parce qu’ils n’avaient pas peur de faire couler le sang, que ça en jetait un max et tout ce genre de conneries que n’importe quel gang va te servir pour impressionner les blaireaux… Sauf que là c’était quand même les Red Samurai.
Tu sais pas ce qui s’est passé ? Napalm Monk lui a tourné le dos. Direct. Comme ça. Et pis il s’est mis à dégoiser un truc bizarre, Ajax m’a dit que c’était une sorte de poème (un poème !! Nan mais tu crois ça !!??) qui disait… Attends… Je l’avais retenu parce que ça m’avait surpris… ça va me revenir… Ah ! Voilà écoute :
« Feux d’artifice dans
La nuit, fleurs ardentes qui s’ouvrent
Dans mon cœur en paix »
Plutôt pas mal hein ? Ben, dès qu’il a eu fini de parler y a au moins 6 camions des Red qui ont explosé. Ajax m’a dit que ça a flanqué une panique monstre. C’est comme si on avait filé un coup de pied dans une fourmilière mutante : ça a gueulé dans tous les sens, personne ne savait ce qui se passait… Et pendant que le chef hurlait ses ordres, Ajax a vu Napalm Monk armer son lance-flamme… Et cramer absolument TOUT ce qui était autour de lui, Bagnoles, camions, Red Samurai, prisonniers… Tout j’te dis. Y en a bien quelques uns qui ont voulu répliquer mais au milieu des explosions, de la panique, des cris et tout le bordel, tu veux faire quoi contre un lance-flamme tenu par un barjo qui, manifestement, s’en fout de cramer au milieu ?
Ajax m’a dit que tout a été plié très rapidement (il en a profité pour se faire un joli butin en détroussant les cadavres pour ce qu’il m’en a dit… Quel salopard !) mais un autre truc bizarre, c’est que pendant toute la fiesta, Napalm Monk n’a pas cessé de gueuler qui étaient vraiment les samurai, en récitant leur code de l’honneur (un mot pas facile à dire : bulido, bushado… bushido !! C’est ça !!) et disant que puisque les Red Samurai n’avaient aucun honneur et avaient insulté les vrais samurai, il allait venger l’affront dans le napalm… Au matin, il n’y avait que les charognards qui restaient pour faire un bon gueuleton de tout ce barbecue…
Tu comprends pourquoi j’te dis que Napalm Monk est taré petit ? »
« Mais… Il est vraiment allé au Japon ? » interrogea le gosse pendant que le reste des clients écoutaient l’histoire, médusés.
« M’étonnerait ça, vu que le Japon a été rayé de la surface du globe à coup de bombes nucléaires lorsque toutes les anciennes nations sont parties en vrille, mais le mec en connait un rayon sur la question visiblement et il est très chatouilleux là-dessus.
C’est un autre paradoxe de Napalm Monk : le mec est définitivement taré mais il est loin d’être con : il y a un mois, j’étais dans cette espèce de décharge à ciel ouvert que certains appelle Néo-Dallas… J’étais en train de faire les courses au trafiquant d’armes du coin et Napalm Monk était devant moi, je ne sais pas si le camelot a voulu l’enfler ou pas sur la came mais Napalm Monk s’est excité et l’a tabassé lui et ses 3 copains en leur récitant ce qui m’a semblé être des textes de lois françaises avec plein de mots que j’ai pas compris du style « droit de la consommation » « contrat » « obligations » « indemnisations du préjudice »… Le seul truc que j’ai compris, c’est que j’avais intérêt à me carapater vite fait quand je l’ai vu armer son lance-flamme !! J’ai juste eu le temps de sortir (en oubliant de payer, pas fait exprès hein) avant la tournée générale de napalm !! » Esprit gratta une nouvelle allumette pour rallumer son cigare qui s’était éteint pendant qu’il parlait. Il en profita également pour prendre une lampée d’eau dans son verre.
« Avec un tel comportement, c’est quand même bizarre que personne ne l’ait buté depuis longtemps non ? » dit le mioche en utilisant ce répit opportun.
« Ouais. T’as raison et pour une fois tu dis un truc intelligent, gamin. Encore un nouveau paradoxe de Napalm Monk : alors qu’un gros gueulard avec des bidons de 50 litres de napalm ça se calcule à des kilomètres, le mec semble vraiment avoir une veine de cocu car il s’en est toujours sorti. Pas indemne si j’en juge d’après les cicatrices assez crades et nombreuses qu’il arbore mais quand même… » dit Esprit en basculant sa chaise en arrière pour poser ses bottes sur la table.
« Tout le monde le déteste alors ? » questionna le gamin
…
« T’écoutes un peu quand je te parle ou quoi ? T’as rien suivi ou t’es vraiment con, gamin ? Un mec qui semble disposer d’une réserve de napalm infinie, qui n’a pas peur d’aller se fritter contre la pire des racailles, peu importe les effectifs en face, qui sait attirer l’attention d’un côté mais en même temps qui peut se fondre dans le décors quand il veut de l’autre et qui en plus est capable de se sortir de toutes les situations sans trop de casse, ça a quand même une certaine utilité non ?! Enfin ça en a une pour mon business qui… Bref, t’occupe pas de ça !!
Oui le mec n’est pas spécialement bien apprécié selon les points de vues mais il a quand même des potes, ou ce qui s’en rapproche le plus : On le voit parfois zoner avec Ajax le mercos là dont je t’ai parlé, pis l’autre là, Whispe, celui qui drague tout ce qui est féminin et se balade avec une guitare même si on le voit pas beaucoup en jouer… Sauf pour te mettre la gueule au diapason avec si tu me permets ce trait d’ESPRIT hin hin hin… Pis y a surtout le mec louche qu’on surnomme le Caillou (celui qui quitte jamais ses lunettes sans qu’on sache pourquoi, même en pleine nuit quand il est au bar) ; ces deux-là, ils semblent partager un attrait commun pour le Japon mais je ne vois pas trop à quel niveau (et je ne veux surtout pas savoir !!) ‘fin on va dire que ces quatre là se tolèrent et chaque fois qu’ils sont ensembles, tu peux me croire, les averses de merdes ne tardent jamais à tomber… Mais jamais sur eux…
Donc si j’ai vraiment un bon conseil à te donner gamin, c’est d’éviter de vou… »
« Ok merci Monsieur Esprit, dites moi juste quel est le dernier endroit où on a vu Napalm Monk pour la dernière fois et je me charge du reste » le coupa le gamin en se levant de table et rassemblant ses affaires.
« Hein ? Quoi ? Avec tout ce que je viens de te dire tu veux vraiment aller trouver Napalm Monk ? Mais je… Oh et puis merde tiens, c’est pas ma gamelle après tout. La dernière fois qu’on l’a vu, il était pas loin de l’ancienne mine d’uranium dans la Dead End Valley à 20 bornes au sud d’ici. J’espère que t’as des protections contre les radiations petit… Merci pour la flotte en tout cas ».
Le gamin salua et se dirigea vers la sortie en claudiquant.
« Hé ! Gamin ? Au fait, j’ai oublié de te demander : c’est quoi ton nom ? »
« Moi ? On m’appelle Max. Max le Fou » répondit le gamin avant de sortir dans la nuit.
Max le Fou hein… Ben mon p’tit Max, je ne sais pas si t'es une menace ou quoi, mais j’espère que tu sais te défendre pensa Esprit en voyant les New Hell’s Angels se diriger à leur tour vers la sortie d’un pas décidé…
Serviteur,
Morikun