Oh, un prêtre dragon...peut-être aura-t-on droit à Miraak dans le futur ?
J'apprécie que vous suiviez régulièrement la gamme (assez confidentielle).
Pour la traduction, la problématique est compliquée.
Je dirais que si tu veux te développer sur un marché il faut accepter de prendre des risques (et donc la possibilité de ne pas avoir un retour sur investissement suffisant...éventualité hautement probable dans un marché de niche comme l'est le jeu de figurine), bref de perdre de l'argent pour espérer en gagner plus tard via les ventes faites sur le marché concerné. Comme la localisation coûte cher (que tu payes un prestataire extérieur pour la faire pour toi et que tu mobilises des salariés pour la réaliser), souvent les éditeurs VF se montrent traditionnellement assez frileux et ça ne va pas s'arranger avec la conjoncture actuelle. Ils préfèrent concentrer leurs efforts de localisation sur des produits 'sûrs' (ça les empêche pas de se viander de temps en temps en faisant des mauvais choix ). Les produits 'sûrs' étant souvent des produits qui ont déjà un certain succès en France, même s'ils ne sont dispo qu'en VO. L'image du serpent qui se mord la queue est très bien trouvée. Et tu ne peux pas forcément faire de fan trad sans avoir quelques ennuis plus tard.
L'argument 'moui mais les gens de Modiphius ils sont pénibles, ils exercent leur droit de regard sur tout ce qu'on fait, etc...' ne me paraît pas vraiment recevable, surtout dans la bouche de professionnels qui savent très bien comment les choses se passent . C'est un prétexte. Toutes les entreprises d'une certaine taille (et même beaucoup d'entrepreneurs avec des petites équipes) procèdent comme ça. Plus elles sont importantes (et/ou sérieuses), plus elles contrôlent le rendu. J'ai déjà traduit plusieurs produits pour un éditeur de logiciel de rééducation US, ils ont fait relire ma trad par des francophones sur place (québécois et martiniquais) systématiquement. Et c'est bien normal. Même quand on finit par bien te connaître, qu'on sait que le taff est bon = contrôle de la qualité de la prestation, systématiquement.
Les seuls qui ne contrôleront pas ou peu ce sont soit des personnes qui ont un tout petit budget (et surtout aucune connaissance de la langue cible...), du coup ils n'ont pas d'autre choix que de te faire confiance, soit des personnes qui justement accordent facilement leur confiance (ce qui peut parfois se retourner contre elles, surtout si elles prennent un traducteur pas sérieux. Espèce rare mais pas inconnue. Evitez de prendre un traducteur inconnu sur Fiverr pour du gros oeuvre, conseil d'ami).
Cependant, dans le cadre d'une traduction pour un produit sous licence, tu dois composer avec les ayants-droits en plus de l'entreprise qui dispose des droits d'exploitation, ce qui complexifie les choses en multipliant les interlocuteurs. Tout est soumis à approbation préalable. Et là, ça peut vite être pénible à gérer (ou pas, tout dépend des pratiques de tes interlocuteurs). Trad => envoi des fichiers à Modiphius => Modiphius envoie à Bethesda pour validation => Bethesda répond (vite ou pas...)=> réponse à Modiphius, qui peut potentiellement alors rajouter ses propres remarques => retours au traducteur. Et rebelote. Ainsi de suite jusqu'à la finalisation du projet.
Bosser sur une licence détenue par Disney par exemple serait, d'après des traducteurs de ma connaissance, un putain de cauchemar pour cette raison. De vrais control freaks (c'est pas agréable mais on doit s'en accommoder) avec une organisation défaillante.
Y a des cas assez gratinés parfois, aussi...souvenir d'un Américain qui ne comprenait pas pourquoi il n'y avait pas rigoureusement le même nombre de mots en français que dans le texte anglais...j'ai dû passer 15 min à lui en expliquer la raison sur Skype (il a compris et il a été convaincu, ouf !). Le même a failli rendre chèvre le traducteur allemand. Notez qu'il n'y a avait aucune limitation technique qui aurait pu exiger que le nombre de mots soient rigoureusement identiques dans toutes les langues ^^. Il trouver juste cela 'odd'.
Parfois, on doit même composer avec la maison mère et l'antenne locale. S'il y a des soucis de communication, ça peut vraiment virer au panier de crabes (par exemple Bethesda US dit un truc, Bethesda France rajoute autre chose pas franchement contradictoire mais un peu tout de même, Modiphius complète... t'as pas tous les filtres pour faire la mise en page parce qu'il faut qu'ils soient approuvés au préalable...etc...ce genre de tracasseries joyeuses..que des galères de ce type...et en même temps tu ne peux pas trop l'ouvrir sous peine de perdre le contrat :/). Si la réactivité est faible, ça peut vite être (très) pénibles parce que le projet avance par à-coup voire pas du tout. Dans ses conditions, je comprendrais que Legion Distribution se disent 'ça va être galère cette affaire, on ne va pas rentrer là-dedans' => 'y aura pas de localisation, messieurs, désolé !'. C'est plutôt là que ça coince, à mon avis . Ça reste totalement putatif de ma part ce que j'expose là, hein, aucune idée du mode de fonctionnement de ces trois entreprises.
Vous pourriez voir avec Modiphius directement, oui (au moins tenter de voir ce qui peut se faire pour proposer une VF). Mais ça complexifie les choses singulièrement quand le produit implique des licences connues. Le risque (classique) étant que l'éditeur soit d'accord sur le principe mais que les détenteurs de la propriété intellectuelle s'y opposent catégoriquement.
(Modification du message : 11-09-2022, 02:21 par Jalikoud.)
J'apprécie que vous suiviez régulièrement la gamme (assez confidentielle).
Pour la traduction, la problématique est compliquée.
Je dirais que si tu veux te développer sur un marché il faut accepter de prendre des risques (et donc la possibilité de ne pas avoir un retour sur investissement suffisant...éventualité hautement probable dans un marché de niche comme l'est le jeu de figurine), bref de perdre de l'argent pour espérer en gagner plus tard via les ventes faites sur le marché concerné. Comme la localisation coûte cher (que tu payes un prestataire extérieur pour la faire pour toi et que tu mobilises des salariés pour la réaliser), souvent les éditeurs VF se montrent traditionnellement assez frileux et ça ne va pas s'arranger avec la conjoncture actuelle. Ils préfèrent concentrer leurs efforts de localisation sur des produits 'sûrs' (ça les empêche pas de se viander de temps en temps en faisant des mauvais choix ). Les produits 'sûrs' étant souvent des produits qui ont déjà un certain succès en France, même s'ils ne sont dispo qu'en VO. L'image du serpent qui se mord la queue est très bien trouvée. Et tu ne peux pas forcément faire de fan trad sans avoir quelques ennuis plus tard.
L'argument 'moui mais les gens de Modiphius ils sont pénibles, ils exercent leur droit de regard sur tout ce qu'on fait, etc...' ne me paraît pas vraiment recevable, surtout dans la bouche de professionnels qui savent très bien comment les choses se passent . C'est un prétexte. Toutes les entreprises d'une certaine taille (et même beaucoup d'entrepreneurs avec des petites équipes) procèdent comme ça. Plus elles sont importantes (et/ou sérieuses), plus elles contrôlent le rendu. J'ai déjà traduit plusieurs produits pour un éditeur de logiciel de rééducation US, ils ont fait relire ma trad par des francophones sur place (québécois et martiniquais) systématiquement. Et c'est bien normal. Même quand on finit par bien te connaître, qu'on sait que le taff est bon = contrôle de la qualité de la prestation, systématiquement.
Les seuls qui ne contrôleront pas ou peu ce sont soit des personnes qui ont un tout petit budget (et surtout aucune connaissance de la langue cible...), du coup ils n'ont pas d'autre choix que de te faire confiance, soit des personnes qui justement accordent facilement leur confiance (ce qui peut parfois se retourner contre elles, surtout si elles prennent un traducteur pas sérieux. Espèce rare mais pas inconnue. Evitez de prendre un traducteur inconnu sur Fiverr pour du gros oeuvre, conseil d'ami).
Cependant, dans le cadre d'une traduction pour un produit sous licence, tu dois composer avec les ayants-droits en plus de l'entreprise qui dispose des droits d'exploitation, ce qui complexifie les choses en multipliant les interlocuteurs. Tout est soumis à approbation préalable. Et là, ça peut vite être pénible à gérer (ou pas, tout dépend des pratiques de tes interlocuteurs). Trad => envoi des fichiers à Modiphius => Modiphius envoie à Bethesda pour validation => Bethesda répond (vite ou pas...)=> réponse à Modiphius, qui peut potentiellement alors rajouter ses propres remarques => retours au traducteur. Et rebelote. Ainsi de suite jusqu'à la finalisation du projet.
Bosser sur une licence détenue par Disney par exemple serait, d'après des traducteurs de ma connaissance, un putain de cauchemar pour cette raison. De vrais control freaks (c'est pas agréable mais on doit s'en accommoder) avec une organisation défaillante.
Y a des cas assez gratinés parfois, aussi...souvenir d'un Américain qui ne comprenait pas pourquoi il n'y avait pas rigoureusement le même nombre de mots en français que dans le texte anglais...j'ai dû passer 15 min à lui en expliquer la raison sur Skype (il a compris et il a été convaincu, ouf !). Le même a failli rendre chèvre le traducteur allemand. Notez qu'il n'y a avait aucune limitation technique qui aurait pu exiger que le nombre de mots soient rigoureusement identiques dans toutes les langues ^^. Il trouver juste cela 'odd'.
Parfois, on doit même composer avec la maison mère et l'antenne locale. S'il y a des soucis de communication, ça peut vraiment virer au panier de crabes (par exemple Bethesda US dit un truc, Bethesda France rajoute autre chose pas franchement contradictoire mais un peu tout de même, Modiphius complète... t'as pas tous les filtres pour faire la mise en page parce qu'il faut qu'ils soient approuvés au préalable...etc...ce genre de tracasseries joyeuses..que des galères de ce type...et en même temps tu ne peux pas trop l'ouvrir sous peine de perdre le contrat :/). Si la réactivité est faible, ça peut vite être (très) pénibles parce que le projet avance par à-coup voire pas du tout. Dans ses conditions, je comprendrais que Legion Distribution se disent 'ça va être galère cette affaire, on ne va pas rentrer là-dedans' => 'y aura pas de localisation, messieurs, désolé !'. C'est plutôt là que ça coince, à mon avis . Ça reste totalement putatif de ma part ce que j'expose là, hein, aucune idée du mode de fonctionnement de ces trois entreprises.
Vous pourriez voir avec Modiphius directement, oui (au moins tenter de voir ce qui peut se faire pour proposer une VF). Mais ça complexifie les choses singulièrement quand le produit implique des licences connues. Le risque (classique) étant que l'éditeur soit d'accord sur le principe mais que les détenteurs de la propriété intellectuelle s'y opposent catégoriquement.