Pourquoi les barbares se battent à coups de bûches et de portes de bagnoles ?

45 réponses, 10117 vues

(24-01-2020, 15:28)la queue en airain a écrit : Tieng je rebondis sur le point d'équilibre d'une bonne lame dont causait Egill : oui-da faut lancer la bête et ensuite c'est son poids qui fait le boulot mais c'est pas une barre à mine que tu manies, toi tu la guides.
Tu as déjà coupé du bois à la cognée, avec les mains bien espacées quand tu armes et celle du haut qui glisse vers le bas avant impact ? Quand tu la tiens pas correctement ta hache, que tu fais pas ça, c'est compliqué et tu forces comme un âne pour rien. Mais si tu le fais bien, tu as pas du tout la même sensation et l'impact n'a rien à voir. Une bonne épée est équilibrée pour faciliter ce genre de choses.
Une arme dont le point d'équilibre est vers le milieu de l'arme (falchion), ou la pointe (haches etc) aura un impact puissant sur son tranchant. Mais elle est une vraie daube en coup d'estoc.
Inversement, une arme dont le point d'équilibre est au quart, entre le fort et la garde, aura une pointe bien plus mobile.

Tu fais pas du fleuret avec une hache.

Les techniques de demi-épée sur les armes à deux mains visaient justement à rapprocher le point d'équilibre des poignées, c'est pas vraiment fait pour trancher. Les techniques de prise d'épée par l'autre bout, du type "murder stroke", c'est l'inverse. C'est pas pour planter le pommeau dans le front du gars, c'est surtout pour se servir de la garde comme d'une masse (en impact, donc).
(Modification du message : 24-01-2020, 17:39 par Canard-Phoque.)
De toute façon, si j'ai bien compris au final on part en courant en attendant les lanciers, donc on s'en fout Tongue LOL
(24-01-2020, 17:30)Canard-Phoque a écrit : La plaque n'est pas quelque chose qui est resté très longtemps. Quand tu voyait un chevalier t'arriver dessus de toute façon, le meilleur truc à faire, c'est de lâcher ton arme et courir.
Va dire ça aux glaouiches qui étaient à Stirling Bridge... Ils ont appris, eingh (et en France on a couiné derrière), mais à leurs dépends. Charger comme un con même pour un chevalier c'est pas non plus la panacée.

(24-01-2020, 17:34)Canard-Phoque a écrit : Tu fait pas du fleuret avec une hache.
Oeuf corse et c'était pas mon propos. Je rapprochais la notion d'équilibre de l'arme et de la manière dont on l'use, dont elle bouge d'un exemple moderne que le péquin moyen peut connaistre : la sensation n'est pas la même, l'usage, évidemment pas mais quand ut as appris à couper le bois à la cognée tu as déjà une idée de
ce que peux faire une petite tête (par rapport aux standard de nos pitous) de hache et de la complexité de la manier correctement.

le squat
la vraie était pas aussi héroïque que dans Bravehart mais très amusante quand même
(Modification du message : 24-01-2020, 17:41 par la queue en airain.)
Il n'y a pas que l'impact à la coupe qui compte, à la guerre.

Une hache de bataille et une hache de bucheron seront équilibrée différemment : une hache de bataille doit pouvoir changer de direction, alors qu'une hache de bucheron est un coup à l'arret, préparation, visé, bloqué et vlouf-pan.
Alabaston™, ton coup de hache doit pouvoir supporter des variations de trajectoire, tout en gardant un alignement du fil de la lame correct, sinon ça fait un tout petit pif sur un casque pendant que l'autre type te colle une torgnole avec un gantelet (si tu loupe, en hache, tu as intérêt à asomer un minimum au moins parce que sinon, vue l'inertie de l'arme, byebye tes dents).
Canard Phoque, ou le Briseur de Rêves Cry
Oui, et ?
Ai je dis qu'une cognée était une arme de guerre ou que le seul moyen de faire du dégât est un impact ? Ou j'écris comme un branque ou alors j'essaie simplement de donner un point de comparaison un peu vague à quelqu'un qui n'a jamais fait d'escrime médiévale ni même tenu une arme blanche ou eu d'expérience de combat pour qu'il commence à se rendre compte du truc.
Un peu comme causer de surlignage et brossage à sec à un néophyte total en peinte : évidemment ça rendra pas comme un dégradé quinze teintes dans le frais de peintre de cheminée. C'est pas la peine de viendre l'expliquer avec moult détails, ça n'enfonce que des portes ouvertes. Mais le but n'est pas là et il faut bien commencer quelque part. Après ça fait longtemps qu'on aurait dû passer à autre chose pour aller plus avant mais...
Si la cognée te gène à ce point on peut causer de péter un mur à la masse si tu préfères ? Toux ceusses qui s'y seront essayé assez longtemps se rendront compte de l'importance de l'équilibre de la masse, de bien la tenir, de comment ça part tout seul et de l'inconfort que représenterait une arme trop lourde en combat.

le squat
je vais pas la faire une troisième fois, si ?
(Modification du message : 24-01-2020, 18:05 par la queue en airain.)
ça, péter des murs à la masse je l'ai fait. Mon dos s'en souvient trés bien. Et j'aimerai pas être à la place du mur, malgré mon manque de technique LOL

D'ou mon étonnement à découvrir qu'au moyen age, on avait que des ballerines et des fuyards Tongue
Vous pensez bien que l'ingéniosité humaine n'a pas de limite quand il s'agit d'aller dézinguer son prochain.

Et que les armures se complexifiaient et s'alourdissaient à mesure que l'armement devenait de plus en plus léthal.

Pour dire, jusqu'au XIIIème, on se bat surtout à la lance et à l'épée. Une épée contre une cotte de mailles, c'est comme vouloir défoncer un mur avec un concombre, ça marche pas très bien (d'autant plus quand le mur a en plus un bouclier et cherche à se défendre... et si vous même vous êtes un mur avec un bouclier, ben ça devient chaud de se faire mal et c'est pour ça que les combats des XIème/XIIème sont peu mortels (pour le grattin) et qu'on cherche d'avantage à se mettre hors combat (un croche patte et un couteau sous la gorge, et généralement on "demande quartier") pour se rançonner).

Par contre, l'impact d'une lance d'un cavalier lourd fiché sur sa selle et correctement calé dans ses étriers, ça transperce à peu près n'importe quoi (dans les tournois, les lances étaient creuses, blintées, et on en rajoutait niveau protection), en tout cas une cotte de mailles n'y résiste pas.

Le tir est la hantise de la cotte de mailles: flèches, javelots (à courte portée...) écartent sans mal les anneaux, font sauter les rivets, et aie (bien que souvent le mec devait se retrouver juste avec une boutonnière, sachant que sous l'armure on porte des vêtements rembourrés assez épais..... oui je songe souvent aux mecs qui se battaient en Terre Sainte, en plein cagnard, avec cet accoutrement).

Les carreaux d'arbalète ou les arcs les plus puissants (arcs composites orientaux, longbow anglais) étaient largement capables de transpercer quasiment n'importe quoi.

Mais surtout, on a inventé assez tôt pas mal d'ouvres boîtes dans ce genre:

https://cdn.webshopapp.com/shops/32318/f...corbin.jpg

La pointe recourbée, dite "bec de corbin" était constituée d'un acier dur et dense.... ça rentre dans une plaque d'armure comme dans du beurre (sans être lourd ou difficile à manier).... c'est notamment pour ça qu'avec le temps, les armures sont de plus en plus profilées, pour dévier les coups plutôt que de les arrêter, genre ça:

https://www.boutiquemedievale.fr/out/pic...hm-03d.jpg

C'était pas pour avoir l'air con, c'était parce que tous ces arrondis dévient la force du coup quand auparavant ça:

https://avalonfrance.com/image/cache/dat...00x840.jpg

Ca avait tendance à les prendre de plein fouet et à céder.

C'est aussi pour ça qu'on s'est mis à empiler les plaques les unes sur les autres, de formes arrondies.... jusqu'aux armures de plates complètes (armures italiennes ou gothiques par exemple) de la fin du Moyen Age.

Sinon à l'épée oui, fallait viser les jointures: cou, aiselles, coudes, aine, genoux, et en estoc: on cherche à planter le mec, pas à le trancher, c'est pour ça qu'on est passé de ça:

https://image.jimcdn.com/app/cms/image/t.../image.jpg

à ça:

https://www.albion-swords.com/images/Alb...itiers.jpg

Et puis ça:

https://www.boutiquemedievale.fr/out/pic...ide-01.jpg

A un moment où les armes à feu sont devenues tellement puissantes que les armures deviennent peu à peu inutiles et ne sont portées que pour se la péter (mais on garde des bouts jusqu'au coeur du XVIIème siècle sur les parties vulnérables genre cou, genoux, tête, où on a vite fait de prendre un coup aux conséquences dramatiques... et aujourd'hui encore, depuis la guerre de 14, on protège la tête et le torse tellement y a de machins qui sont succeptibles de voler dans tous les sens et de vous arracher un bout de crâne).
(Modification du message : 24-01-2020, 18:39 par Egill.)
Citation :N'empeche que j'ai du mal à comprendre comment les mecs s'entretuaient, du coup, fagotés en armure. Fallait viser les jointures ? Je préfere mon fantasme du mec qui pète les os et organes internes par impact, façon Ken le survivant médiéval Big Grin

Sur le vidéos partagées il y en a une ("cliché film histo") qui explique que le but à un certains point c'était de mettre au sol l'adversaire et taper les jointures, en gros.
[Image: deepeeka-marteau-de-guerre-a-bec-de-corbin.jpg]


Aaahhh ! Ca, ça me plait ! Bien médiéval comme il faut !